lundi 18 janvier 2021

10. Le problème difficile de la conscience (le ressenti)


Chalmers, D. (2010). L’esprit conscient. À la recherche d’une théorie fondamentale. 

Dubuc, Bruno (2016) Qu’est-ce que la conscience? Le cerveau à tous ses niveaux.  

Les mécanismes de la volonté (l'expérience de Benjamin Liber)

Vidéo du cours -- 6 avril 2021






SEMAINE 10 2018



--> VIDÉO DENNETT <--


résumé langue anglaise





Cours 1




Cours 2




Cours 3




Cours 4




45 commentaires:

  1. J'ai regardé le vidéo: Discussion, libre arbitre. Nous pouvons en tant qu'être humain, se questionner. J'ai trouvé particulièrement intéressante, l'expérience de l'horloge et de peser sur le bouton. Le: Go! Quand le signal se fait, où est le moment du : c'est maintenant alors que ce n'est pas nécessairement un besoin fondamental.

    Ça fait partie de notre libre-arbitre. Le questionnement est-il utile à notre survie lui-même? Est-ce que les êtres végétatifs peuvent se questionner, je ne crois pas.

    Par exemple, une plante. Admettons qu'elle n'a aucune conscience prouvable pour l'instant, qu'elle ne se demande pas où est la lumière, mais qu'elle se dirige vers elle sans avoir besoin de son libre-arbitre grâce à la causalité , la photosynthèse, et bien cela serait aussi possible pour nous avec seulement les explications causales, à l'image d'une plante nous pourrions survivre sans avoir besoin de cette conscience d'être en vie. Oui, nous pourrions probablement quand même survivre à l'image d'une plante, mais aurions évolué autrement.

    Alors, ce qui est ironique et qui ne veut probablement pas rien signifier, loin de là , c'est que la capacité à se questionner, ironiquement, en vient à nous permettre de nous questionner sur l'explication même du ressenti, question qui est possible grâce au ressenti lui-même. Cela fait donc une boucle et cette capacité de ressentir, nous permet de ressentir ce que ça fait de comprendre et donc de résoudre le problème facile et de s'en rappeler.( Problème qui résoudra probablement l'explication futur du problème difficile , ou s'en rapprochera de plus en plus, car tout comme avec la catégorisation , comprendre ce que n'est pas le ressenti vient se rapprocher de ce qu'est le ressenti).

    Et aussi, se rapprocher de ce qu'est la solution du problème difficile ne viendrait-il pas aussi faire une avancé tellement grande et rapide dans l'évolution que de découvrir sa réponse amènerait une rapide évolution de notre espèce tant sur le plan physique que mental? Et le but de notre espèce est selon beaucoup, l'évolution. Donc le questionnement, permet d'évoluer, car des technologies se forment au gré de ces découvertes et selon les technologies ,notre corps évolue aussi.

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    1. Tu avais de bonnes intuitions au départ, je vais te paraphraser:

      ''tout ce que nous faisons, c'est faire la bonne chose avec la bonne sorte de chose. Je constate qu'une plante n'a pas besoin de ressentir et encore moins de la saveur précise de ressenti qu'est le libre-arbitre pour faire la bonne chose avec la bonne sorte de chose (catégoriser), alors pourquoi en aurions-nous aussi besoin?''

      Et effectivement, une manière interessante d'étudier ces questions se trouvent dans les études du type Go! No Go! que tu as mentionné.

      Dis simplement, on a découvert des signaux électrique ''invariants'', des signaux électriques du cerveaux qui précèdent toujours une décision ou un geste. En utilisant l'électro-encéphalographie, on peut enregistrer l'activité électrique du cerveau d'une personne et identifier les signaux invariants que l'activité électrique du cerveau génère avant de faire Go! ou No Go! Je crois que nous en reparlerons au cours ce soir.

      Ta dernière proposition que découvrir la réponse au problème difficile causerait une évolution rapide de l'humain est plus proche de la science-fiction.

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    2. Kathleen, la finalité (non-ressentie) de l’évolution et de nos gènes est la survie et la reproduction du porteur des gènes (l’organisme).

      Pour faire face au problème difficile — ce qui est une question d’explication causale: « comment et pourquoi est-ce que les organismes ressentent? » il faut trouver un rôle causal pour le ressenti. Les exemples que tu donnes, concernant les plantes, montrent que dans leur cas on n’a aucune idée en quoi ça leur serait un avantage adaptatif de ressentir plutôt que de juste agir, comme elles agissent (problème facile).

      Mais c’est fort improbable que les plantes ressentent, tandis que les humains (ainsi que la plupart des vertébrés et des invertébrés ayant un système nerveux) ressentent: à quoi ça sert? Qu’est-ce qui ne pourrait pas se faire sans le ressenti (puisque l’évolution paresseuse n’a pas l’habitude de coder pour les traits inutiles)?

      Le langage, par exemple, est une capacité qui a été très adaptative pour notre espèce. Le langage est réputée pouvoir tout dire. Est-ce qu’un zombie T3 (c’est à dire, non sentient - n’ayant pas le ressenti) aurait pu parler du « ressenti »? Que serait le référent du mot? Il pourrait parler de « voir », puisque cette catégorie de capacité serait ancrée par ses capacités sensorimoteurs (non ressenties). Est-ce que le mot « ressenti » pourrait s’ancrer dans l’abstraction (verbale) de ce que toutes les modalités sensorimotrices (non ressenties) ont en commun? C’est un peu comme ça que les personnes qui sont congénitalement aveugle ancrent « voir », par analogie avec les modalités sensorimotrices (ressenties) qu’elles possèdent. Mais dans l’absence totale de ressenti…?

      Concernant les expériences de Libet, ce qu’il semble avoir montré est qu’il y une activité cérébrale non ressentie qui se produit avant qu’on ressente avoir décidé de faire une action. Il y a des failles dans les expériences mais c’est sûr que ça ne simplifie le probléme difficile.

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  2. Désolée pour ce long texte, j'avais le libre- arbitre de le raccourcir, mais j'en ai décidé autrement.

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  3. Dans le texte « David Chalmers : L’esprit conscient », il est dit que la question de Chalmers en ce qui a trait à l’esprit et à sa place dans la nature est abordée dans un cadre physicaliste. Or, le physicalisme est décrit comme étant une doctrine selon laquelle il n’existe que le matériel et rien d’autre (il s’agit donc d’un modèle matérialiste), alors comment peut-on aborder le phénomène de l’esprit à travers le monocle du physicalisme ontologique/métaphysique si nous n’avons aucune certitude quant à la réalité matérielle de l’esprit ou même celle de la conscience ?

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    1. Nous n'avons pas de doute sur la certitude matérielle du ressenti.

      N'oublions pas que lorque nous parlons d'esprit, d'ame, de conscience etc... nous ne parlons en fait que de choses que nous ressentons; ce ne sont que des synonymes trompeurs pour parler du ressenti.

      Tout les phénomènes qui existent dans l'unviers vont ultimement être explicable par les 4 forces fondamentales: gravité, électromagnétisme, énergie nucléaire forte et énergie nucléaire faible.

      Que tu ressentes est une certitude cartésienne que tu peux avoir. Le grand mystère, c'est d'expliquer COMMENT et POURQUOI. Cette explication se trouvera dans un cadre ''physicaliste'', ce qu'on nomme ''esprit'' ne peut pas être considéré comme une potentielle 5ième force fondamentale.

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    2. Parfait, merci pour tes explications Nicolas.

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    3. Et les sciences cognitives ne font pas de la métaphysique -- juste de l'explication causale (la retroingénierie) des traits biologiques des organismes. Et on trouve que c'est beaucoup plus facile d'expliquer leurs capacités à agir que d'expliquer leurs capacités à ressentir. Pourtant, on sait que les organismes ressentent (du moins ceux qui ont un système nerveux).

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  4. Dans le texte « Qu’est-ce que la conscience ? Le cerveau à tous les niveaux » de Bruno Dubuc, on distingue les problèmes faciles des problèmes difficiles de la conscience. Les problèmes faciles semblent être définis par les « aspects fonctionnels » de la conscience, tandis que les problèmes difficiles semblent être définis par « l’aspect phénoménologique » de cette dernière. Bien que le « mind-body problem », considéré comme étant un problème difficile d’après ma compréhension du texte, soit initié par Descartes il y a bien longtemps déjà, n’en demeure pas moins que le problème, ou plutôt la question de la conscience ne s’est pas encore vu offrir une réponse sans ambiguités. On en viendrait même à se demander si notre libre-arbitre – ou nos intentions - seraient véritablement fondés sur notre « conscience ».

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    1. Je t'offre une réponse sans ambiguité: la conscience, c'est juste du ressenti, c'est au plus quelque chose que tu ressens.

      Les théories de la ''conscience'' (si on parle du RESSENTI et pas de l'état d'éveil, qui fait partie de ce que tu appelles les ''aspects fonctionnels'') ne tiennent pas la route.

      Je dirai qu'au moins avec ressenti, on a comme un mot de code pour notre ignorance: on ne sait pas ce qu'est le ressenti, ni comment ni pourquoi il est généré par notre système nerveux central, on sait au plus qu'il s'agit d'une chose que l'on ressent.

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  5. Bonjour, je me demandais si quelqu'un connaît les travaux du Dr. Beauregard? J'avance dans ma lecture du texte de Chalmers et je me demande si nous l'explorons pour connaître les différents points de vue sur le phénomène de la conscience ou bien s'il est scientifiquement raisonnable de penser un autre paradigme pour l'explorer? Je suis surprise que nous allions dans cette direction. Car je me rappelle aussi qu'au début de la session, vous nous avez transmit Étienne, si j'ai bien compris, que vous aviez exploré le possible aspect non matérialiste de la conscience et que cela ne révèlerait rien? Ai-je bien compris? Peut-être est-ce aussi un sujet qui sera discuté en classe? Merci.

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    1. Bon après-midi Mélanie,

      Je ne sais pas si Étienne connait Mario Beauregard.

      Je le connais surtout pour ses tentatives de mêler neuroscience et religion.

      Pourrais-tu expliciter d'avantage ce que tu voulais dire par :

      '' je me demande si nous l'explorons pour connaître les différents points de vue sur le phénomène de la conscience ou bien s'il est scientifiquement raisonnable de penser un autre paradigme pour l'explorer? ''

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    2. Ah bon...désolée si cela peut choquer, toutefois, je ne savais pas qu'il y avait de la religion mêlée dans ses travaux!? Ce qui m'intéresse, c'est l'idée à explorer que la conscience peut aussi être d'une nature que nous ne saisissons pas tout à fait encore avec ce que nous connaissons actuellement du monde physique (et quantique) et qu'elle aurait une influence causale (sans qu'il s'agisse de l'ensemble des causes connues) sur la matérialité que nous connaissons.

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    3. Ne t'en fais pas; ce n'est pas question d'être choquant ou pas.

      J'ai déjà eu beaucoup d'empathie et d'intérêt pour tout les physiciens qui jouent à faire des inférences sur le ressenti et son interraction avec ''le monde quantique'' (peu importe ce que ça veut dire).

      Si ces questions t'intéressent, tu devrais jeter un coup d'oeil à un livre d'Henri Laborit qui s'apelle ''Dieu Ne Joue Pas Aux Dés'' qui a pour grand avantage sur les physiciens quantiques, d'être un biologiste qui s'inspire de la quantique pour générer toutes sortes de spéculations.

      C'est une idée ''romantique'' au plus - surtout dans l'état actuel de nos connaissances. Une intuition à avoir - mais elle n'est ni démontrable ni explorable (ceci dit tu vas trouver moulte publications qui prétendent le contraire...)!

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  6. Dans la partie “cognitivisme et connexionniste” (du “cerveau à tous les niveaux) il est fait mention de Gilbert Ryle. Dans son livre La notion d’esprit (1949) Ryle dénonce ce qu’il qualifie de “mythe” qui est le mythe cartésien de l’intériorité. Pour Ryle le dualisme radical entre l’esprit et le corps est une mauvaise catégorisation. Il montre que nous pensons les choses de l’esprit avec les catégories des choses physiques (en termes de substances, de causes et effets par exemple) ce qui est paradoxal avec le dualisme défendu et reviendrait au final à un monisme ontologique.
    Une conception mentaliste de la perception se traduit en termes de représentation, ce qui produit au final un homoncule où l’on ne peut que régresser à l’infinie. Or, il est dit dans cet article que le connexionisme définit la pensée comme “le fonctionnement d’un réseau de neurones” tout en conservant la notion de “représentation”. Ainsi, il y aurait le risque que le connexionisme retombe dans les mêmes travers dénoncés par Ryle. Pourtant, il apparaît que le mouvement cognitivisme permet davantage d’établir une continuité entre le corps et l’esprit qu’une opposition radicale.

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    1. En revanche, le computationnalisme semblerait plutôt perpétuer ce dualisme puisqu’en admettant que la pensée peut être implémentée dans n’importe quel matériel, il y aurait, à l’inverse du behaviorisme, une supériorité de l’esprit sur la matière physique.

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  7. Bonjour,
    Est-ce que cela serait juste te dire qu’il existe trois types de problèmes tel que; le problème facile, le problème dur et le problème difficile. Entre les trois, deux sur trois (problème facile et le problème difficile) peuvent s’explique par le mécanisme causal. Le problème difficile serait le ressenti que l’on peut regarder, dont la cause a déjà été expliquer précédemment.

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    1. Bonjour Mélyna,

      Dans le contexte précis que tu parles, il y a deux problèmes:

      1. Le problème facile, qui est d'expliquer COMMENT et POURQUOI les organismes sont capables de faire tout ce qu'ils sont capables de faire. Ce qui relève du problème facile, c'est notre capacité à faire la bonne chose avec les bonnes sortes de choses (à catégoriser). La rétro-ingénierie de nos capacités robotiques/behaviorales est une voix pour répondre au problème facile.

      2. Le problème difficile, qui est d'expliquer COMMENT et POURQUOI les organismes sont capables de ressentir.

      Le COMMENT se réfère aux mécanismes causaux d'une capacité donnée.

      Le POURQUOI se réfère aux avantages adaptatifs, à l'avantage évolutif conféré par cette capacité.

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    2. Merci pour la clarification Nicolas

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  8. Selon Chalmers, si deux individus indiscernables physiquement peuvent ressentir des expériences qui sont différentes, il faudrait conclure que la conscience n’est pas physique. Cependant, je me pose comme question est-ce que cela serait possible d’expliquer ces différences avec des appareils ou avec des théories, puisque nous sommes toujours dans les balbutiements au niveau de la neuroscience. Aussi Chalmers, argumente que sa théorie que la conscience qui ne peut pas être réduite en fonction cognitive ou en état cérébraux ne veut pas dire qu’il rejette la méthode scientifique, puisque en ce moment c’est la théorie qui peut répondre le mieux lorsqu’on la critique. Cependant les épiphénoménalistes ne croient pas que les état mentaux peuvent influencer le cerveau comme Chalmers pense. Aussi les épiphénoménalistes pensent que lorsque notre ressenti serait modifié par nos intentions et nos sentiments se serait seulement une illusion. Cependant d’autres phylosophes, les émergentistes, pensent que les phénomènes mentaux ne vont pas changer le physique, mais ces expériences physiques pourraient influencer le fonctionnement du cerveau. (Ex: Manger un bon repas, manger un mauvais repas)

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  9. Je comprends que c’est finalement David Chalmers qui a proposé le premier en 1994, de «distinguer les difficultés que pose l’étude de la conscience en deux types de problèmes distincts : les «problèmes faciles» et le «problème difficile» de la conscience» ou du ressenti.
    Tout au long de ce cours, nous apprenions que les choses de la vie que nous faisons tout le temps relèvent des problèmes faciles, c’est-à-dire dont les causes peuvent être explicitées. Alors que la conscience ou le ressenti, même avec l’avènement très prometteur des neurosciences n’a pas été en mesure de trouver des réponses.
    Le problème devient plus compliqué car la conscience est individuelle. Elle l’est davantage, lorsque nous ajoutant l’absence de conscience pendant le sommeil profond, la perte de conscience suite à un accident, ou à un état de coma, ou encore à une situation de maladie dégénérative comme l’Alzheimer.
    J’ai compris que pour Pinker, affirmer que nous faisons face à un problème difficile n’est que le résultat des limites de notre propre cerveau humain. Il y a beaucoup de choses qu’il ne peut pas faire. Mais ceci ne veut pas dire que ce problème difficile sera éternel. Les avancées prodigieuses des recherches en sciences cognitives et les progrès technologies comme l’IA vont offrir de plus en plus de fragments de réponses à l’avenir

    on peut donc espérer identifier les processus cérébraux qui les sous-tendent et tenter de comprendre pourquoi ils ont évolué. Ou encore, pour employer les mots de Chalmers, de trouver les explications fonctionnelles adéquates à ces phénomènes.

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  10. J’ai regardé cette vidéo de Chalmers sur la conscience et je l’ai trouvé fortement instructive et elle explique très bien tout. Il débute sont TED talk en expliquant que la conscience (ressentis) est une science subjective tandis que toutes les données que nous usons pour tenter de l’expliquer sont objective. Et donc il dit que pour traiter cette science il nous faut créer un tout nouveau système (une nouvelle catégorie) qui simplifiera l’explication tel que l’électromagnétique qui a dû se faire un tout nouveau système cause la masse, le temps et l’espace ne suffit pas pour l’expliquer. Et il suit en disant que pour créer ce nouveau système il nous faut vraiment sortir des sentiers et aller à l’extrême. Il nous dit que nous avons à ce moment 2 voies qui semblent prometteur. L’idéologie fondamentaliste ou l’universaliste (panpsychisme). La première vient avec son lot de limitation puisqu’elle fonde son explication sur des corrélation; et donc nous usons des explications du problème facile pour répondre au problème difficile. Et puis nous avons la deuxième option qui est de considérer que tous dans l’univers (même les photons) on une conscience (le ressentis). Cependant, nous le mesurons grâce au PHI qui regarde la quantité de traitement d’information que nous engendrons. Alors le plus grand le PHI, le plus grand est le niveau de conscience. Et nous pouvons dire dans ce cas alors que les robots auraient des consciences très élevé et ceci pose des problèmes éthiques tel que : est ce que c’est éthique d’éteindre un robot? Il conclut en disant croire que la voie vers la solution serait dans le fondamentalisme.
    Pour tous ceux qui serait intéresser à l’écouter : https://www.youtube.com/watch?v=uhRhtFFhNzQ
    C’est en anglais.

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  11. Dans un des encadrés du texte de Dubuc, il est mentionné que "la définition et l’existence même des qualia sont remises en question par des philosophes comme Daniel Dennett." En suivant le lien proposé dans l'encadré, qui mène sur un texte parlant de Dennett plus en détail, on peut y lire que celui-ci qualifie les qualia de « résidus qu’on obtient une fois que l’on a expliqué ce qu’il y avait à expliquer à propos, disons, de la perception ». L'article poursuit: "Autrement dit, l’erreur consiste ici à poursuivre l’analyse sans même se rendre compte qu’on l’a complétée, qu’il n’y a plus rien à analyser." Je ne comprends pas très bien cette position de Denett suite à ce qu'on a vu sur la distinction entre le problème difficile et le problème facile.

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  12. Étant plus ou moins satisfait de ce qu'il me semblait avoir saisi du texte portant sur David Chalmers, j'ai voulu approfondir en suivant la suggestion de Nora, le TED talk de Chalmers lui-même. Cette présentation, comme le texte, ne m'a pas particulièrement parlé, mais m'a permis de trouver une discussion entre Lex Friedman et Chalmers où ce-dernier est introduit comme étant le formulateur du problème difficile des sciences cognitives.

    Cette information, en apparence banale compte tenu que c’est toute la thématique de cette séance, a eu pour effet de réorganiser ma perspective. Compte que tous les éléments généraux constituant le stade actuel du développement des sciences cognitives nous ont été présentés en début de session, il est parfois difficile de faire le travail d’abstraction nécessaire à l’appréciation de chaque moment de ce développement.

    Sous cet angle, l’intervention de Chalmers dans l’élaboration des sciences cognitives me semble s’articuler comme une réitération du problème difficile dans sa pleine actualité. Autrement dit, Chalmers visite les différents aspects élaborés comme des approfondissement du problème facile -explications des fonctions psychiques, corrélations entre états mentaux et cérébraux ainsi que l’explication de la causalité cérébrale- mais souligne un fois de plus des limites similaires à celle qu’avait relevé Searl avec sa chambre chinoise; la sensation échappe encore à ces explications. À moins que l’on postule un être zombifié.

    Un argument utilisé par Chalmers lors de son entrevue avec Friedman pour illustrer la valeur de la sensation est d’imaginer un choix à faire entre la vie de cinq ‘’zombies’’, ou êtres sans qualia et celle de l’une personne ayant conscience de ses sensations. Cet exemple à lui seul me semble convaincant pour justifier l’importance de ne pas négliger les aspects du ressenti dans le champ des sciences cognitives.

    La structure argumentative de Chalmers n’est pas sans rappeler celle de Henri Bergson dans sa manière de respecter la physique et sa temporalité quantitative versus la temporalité quantitative, expérimentée par la durée subjective.

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  13. Le problème difficile est d’expliquer le comment et le pourquoi le cerveau génère la conscience (donc, le ressenti.) Dans le texte, « Qu’est-ce que la conscience? » de Bruno Dubuc, il mentionne que le problème difficile se repose sur « l’aspect phénoménologique de la conscience ».

    Toujours dans ce texte, il est mentionné qu’il existe différentes catégories de formes de conscience. Pour le philosophe Ned Block, il y a au moins quatre aspects. Tout d’abord, il y a la conscience phénoménale (qualia), donc ce qu’il y a pour conséquence lorsque l’on ressent quelque chose (la faim, la douleur, etc.) Ensuite, il y a la conscience réflexive qui est notre habilité de faire l’introspection sur notre fil de pensée. Puis, il y a la conscience de soi qui est la représentation de soi-même dans notre « vie mentale ». Finalement, il y a la conscience d’accès, et même si cela est expliqué, j’ai tout de même de la difficulté à comprendre ce que c’est précisément. Je comprends que la représentation faite peut être utile pour le raisonnement, la parole et l’action. Cependant, j’ai de la difficulté à comprendre ce que cette représentation peut exactement être… Je crois avoir une idée, mais sans exemple concret, j’ai de la difficulté à me l’imaginer.

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  14. Pour Chalmers, l'ontologie psychophysique de la conscience (subjective) est différente de celle de l'être physique (naturalisme matérialiste réductionniste) et nous avons besoin de nous donner les moyens épistémiques pour l'appréhender. Cette nature de la conscience n'est toutefois pas surnaturelle. Ce qui est naturel ne serait alors pas que matériel tel nous l'entendons actuellement. Toute machine ne serait alors peut-être pas de la seule dynamique causale physique et cette autre cause serait de l'ordre de la survenance naturelle (non pas logique) et serait surdéterminée, car n'expliquant que le phénomène de la conscience subjective. Nous avons vu dans le texte de Bruno Dubuc qu'il pourrait y avoir divers niveaux de conscience, tel que Damasio les propose par exemple ou encore des degré de conscience, par exemple allant "s'intensifiant" en fonction de la complexité de l'organisme ou encore de la complexité de son cortex et/ou des interconnections entre neurones. Nous avons aussi lu, entre autres!, que la découverte des relations/forces atomes/molécule et du fait qu'il y a tellement de processus inconscients que la conception cartésienne d'une conscience tout ou rien, unitaire, constante et indivisible s'écroule.

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    1. Je pense avoir mal compriset/ou rendu l'idée de Chalmers en la surdétermination de la conscience subjective:pour lui, elle n'est pas surdétermination, mais elle l'est pour les épiphénoménalistes.

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  15. Chalmers se demande pourquoi le cerveau est fait de conscience? qu'apporte t'elle sans quoi le simple fonctionnement biologique ne suffirait pas a nous faire vivre? et apporte nous-t'elle même quelquechose en lien avec la survie? la notion de survie n'aurait que peu de sens sans une expérience consciente. on voit que la conscience est un phénomène naturel mais les lois physiques de causalité ne permettent pas de l'expliquer. La conscience a une ontologie encore inexplicable car elle n'appartient pas à la nature dans le sens ou elle ne semble pas être physique, mais tout de même liée à la matière et inextricable de celle-ci en même temps. Cependant Chalmers soutient que la conscience ne survient pas sur une organisation physique et le démontre avec l'exemple fictionnel des zombies. On peut postuler qu'il existe un autre type de causalité dépassant la causalité physique et qu'il existe un autre type d'exister dépassant l'existence purement "physique".

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  16. rétro-ingénierier le ressentit en mettant toute nos connaissance ensemble pour répondre au 5 test et sans doute un jour créer un T6 sur le ressentit ? avec un mélange de programmation et de cellules et organes humain etc avec une prise sur la machine permettant de visualiser avec des images, des sons, des mots, symboles, etc. ce qu'il ressent à chaque réception d'info ou action ? mais cela nécessite un apprentissage, une mémoire et des mélanges chimique, biologique et mécanique sans doute ? pour en déterminer la cause il faudrait d'abord sans doute programmer ou instruire une base de connaissance par apprentissage qui deviendrait unique à la machine rétro-ingénierier mais c'est vraiment complexe ? il faudrait créer quelque chose que des milliers d'année d'évolution on permis ou dont seul le bon dieu en à le pouvoir on va dire x)

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  17. C’est étonnant que nous attribuons le ressenti et son mystère en mélangeant souvent les concepts d’âme, d’esprit et de conscience. J’ai l’impression que l’expérience et ce qu’elle nous fait vivre en changeant nos états nous amène souvent à des questions de ce genre sur ces concepts.

    Nous connaissons l’effet du ressenti mais pas la cause où du moins son mécanisme, la manière et le pourquoi elle s’engendre. On ne connaît que le résultat uniquement ce qui est énigmatique. Je me demande si le fait que le T3 nous donne l’impression d’avoir le ressenti est du au fait que l’expérience et le corps sont justement des réponses au fait de sa connection avec le ressenti.

    On voit l’esprit comme séparé du corps et de l’expérience vécu, cela s’avèrerait faux. Le mot esprit (uniquement spirituel ou sans corps) s’avèrerait une erreur avec le mot ressenti, véritable conception à fournir une réponse. Les éléments basiques d’une vie sensori-motrices serait assez pour dire pour nous qu’il y a ressenti d’une quelconque manière (que cela soit vrai ou non). Le corps et la conscience dans l’experience donnerait un ressenti ce qui équivaudrait à la vie.

    Cette question ultime des sciences cognitives semblent impossible à répondre même si l’on peut connaître en quoi elle consiste dans les grandes lignes. Certaines pistes et des successions du problème facile sous ces différentes formes.

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  18. Le problème facile est d'expliquer le comment et le pourquoi les organismes sont capables de faire tous ce qu'ils sont capable de faire (Le fait d'être capable de faire tout ce qu'ils font va déboucher à l'aspect de faire tout ce qu'ils sont capables de faire avec LA BONNE CHOSE comme la catégorisation). C'est un problème qui touche la CAUSALITÉ. Il faut être capable d'expliquer le comment. (exemple la capacité à parler, la mémoire, parler).
    Le problème difficile est d'expliquer comment et pourquoi les organismes vivants sont capables de ressentir.

    Dans le texte L'esprit conscient. À la recherche d'une théorie fondamentale, Chalmers décide d'étudier et de s'attaquer au problème de la conscience qui est : Pourquoi ce que le cerveau fait il en est conscient? C'est en raison du principe de l'expérience de la conscience. Chalmers se base sur le principe que la conscience est au cœur de l'esprit.

    Chalmers tente donc de trouver une autre explication à cela qui ne porte pas sur des principes physicalistes, mais bien une pensée basée sur une recherche méthaphysique.

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  19. En sciences cognitives, il y a deux problèmes; soit premièrement, le problème facile qui concerne la causalité des actions, et deuxièmement le problème difficile qui concerne la causalité des sentiments. Le problème difficile se voit comme étant plutôt complexe lorsque l’on considère que la pensée, le ressenti, n’est pas observable tel que les données qui permettent de comprendre les réponses au problème facile sont observables. Lorsque l’on en vient au domaine du ressenti, cela semble être une toute autre dimension, ce qui explique les croyances et pensées philosophiques dites “dualiste” qui séparent le monde en terme de matière et d’esprit (ce qui était un sujet fondamental de la philosophie moderne du 17e et 18e siècles).

    La capacité du ressenti permet, et donne un sens, au libre arbitre. Le problème difficile mène donc à questionner aussi la causalité du libre arbitre. Sachant ceci, je me demande si nous avons trouvé des indices au sujet de la causalité du libre arbitre en cherchant dans l’historique de l’évolution humaine, à savoir dans quel contexte l’humain a développer la capacité du libre arbitre?

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  20. La conscience et le ressenti servent peut-être à nous rendre plus humains entre nous. Une sorte de programme pilote qui contrôle ou supervise la vie physique et sociale pour atteindre un équilibre social et un équilibre intérieur pour la réalisation de nos objectifs de vie en tenant compte des autres. S'il y a divergence d'idées et d'expériences cela démontre peut-être que tout n'est pas seulement une production physique, mais un effet de la réflexion et de la méditation sur l'éthique de notre comportement face aux autres et face à soi-même. Une instance autonome dans le corps, un dualisme en recherche d'harmonisation comme le font les Bouddhistes en disant que blesser l'autre, c'est se blesser soi-même, car nous sommes un, même si moi et l'autre avons des corps différents l'un de l'autre. D'où l'importance de penser en mode social, humain plutôt qu'en mode individualiste, tout en gardant une individualité, un espace personnel qui n'est pas égoïsme, égotisme ni recherche d'uniformité, mais de diversité dans l'unité.

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    1. C'est intéressant comme idée. J'ai l'impression que nous n'avons pas beaucoup abordé ce genre de choses dans le cours mais ça me donne envie de me renseigner davantage. Les émotions, l'empathie, tout ce qui fait qu'on «régule» nos comportements quand il y a d'autres personnes d'impliquées... J'aime penser, moi aussi,que c'est au moins un peu à cela que nous sert le ressenti :)

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  21. Selon Ned Block, les phénomènes conscients peuvent comporter de ce que l'on sait, quatre aspects qui montreraient notre état d'éveil. Par "Qu'est-ce que la conscience" de Bruno Dubuc, on nous explique qu'il existe différentes catégorisations pour décrire les différentes formes de conscience.
    Le problème difficile c'est d'expliquer comment et pourquoi le cerveau génère la conscience qui est représenté par le ressenti.
    En prenant la conscience d'accès, qui est de raisonner et de fonctionner dans notre vie actuelle. De ce que je comprends, c'est comme une pensée indirecte qui nous met notre système neuronal en automatique. Soit 2 idées : la première pour se contrôler, pour se concentrer sur l'essentiel, et prendre la parole sans problème ou la deuxième, par l'idée du pilotage automatique : de maintenir nos fonctionnalités cérébrales/verbales sans en prendre vraiment part ( écouter sans écouter, se faire à manger en ayant l'impression de faire autre chose ).
    La conscience phénoménale est lancé quand on ressent une quelconque chose, que ce soit par le manque comme la faim ou le sommeil ou ressentir un mal être, comme une doubleur. La conscience réflexive est relié à nos pensées et nous donne la capacité de l'analyser comme par des introspection pour comprendre notre comportement.
    La conscience de soi se mêle à notre vie mentale. J'ai du mal à comprendre celle-ci, serait-ce notre capacité à imaginer notre nous mentalement ou à représenter notre nous parfait dans une pensée créée et idéalisée de notre vie ?

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    1. Je vais revenir sur un sujet qui m'intrigue beaucoup en ce moment et dont j'avais fait part dans une ciélo précédente. En parlant de l'état modifié de conscience, cela me ramène à l'idée du TDI. En effet, une personne atteinte de ce trouble se trouve dérégler, comme si elle vivait sans avoir vécu. Je "grossifie" la chose mais pouvons-nous dire que cet état de conscience entre dans ce thème ?
      Je sais que concernant cet état et par mon expérience personnel, je prends conscience que lorsque je ne dors pas, cela peut avoir des conséquence sur mon état d'éveil. Mais en réalité, moins je dors, plus j'ai l'impression de voler dans mon propre corps. D'être dedans mais que le mode pilotage automatique s'est activé et que ma conscience s'endort. C'est un drôle de ressenti. Mais cet état de conscience modifié peut-il être inné chez les hommes, sans substance ou dérèglement hormonales ? Puisque comme dit l'article de B.Dubuc, nous pouvons l'utiliser de façon méditative et puisque nous ne sommes qu'un esprit dans un corps, et que nous ayons la capacité de prendre conscience de ça, alors par l'introspection fait sur nous, nous prenons conscience de notre conscience et ainsi, connaître cet état modifié. Je ne sais pas comment je peux être plus claire, j'espère être comprise.

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  22. Lorsque l’on pose le problème difficile qui est de trouver pourquoi et comment nous ressentons, nous recherchons une fonction évolutive au ressenti. Or, aucun indice de réponses n’a été trouvé à ce jour. En effet, tous les pouvoirs causaux sont épuisés sans que l’on ait répondu au problème difficile. Certaines hypothèses questionnaient l’existence d’une 5e force qui serait le libre arbitre. Par exemple, ce libre arbitre nous permettrait d’enlever notre main du feu. Par contre, toute la recherche scientifique semble réfuter cette idée et penche plutôt vers la théorie qu’une cinquième force n’existe pas et qu’une potentielle explication résiderait plutôt dans la combinaison des quatre forces déjà existantes. En effet, les expériences de l’IBAE démontrent, dans ses expériences, que le déclenchement du potentiel préparatoire précède le moment causal ou l’individu appuie sur le bouton c’est-à-dire que notre cerveau décide de l’action avant nous. Cela rend le problème difficile encore plus, car la décision se prend plus tôt que prévu et donc on peut alors se demander pourquoi nous attribuons le ressenti à l’humain malgré le fait que ce n’est pas causal dans la vie réelle?

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  23. Je sais que nous acceptons facilement l'idée selon laquelle le ressenti est très certainement une production de notre cerveau, sinon qu'est-ce donc ? Mais, ce qui semble étrange ici est que l'explication de la causalité du ressenti est ineffable, et invérifiable. Est-ce que cela signifie, par corrélation, que le cerveau est inexplicable ? Quand est-il des possibilités que le ressenti soit une chose qui existe par notre cerveau, mais pas que ? Comme nous disions plus tôt, la cognition peut être une part de computation, mais pas que ! Alors, le cerveau semble posséder un rôle important dans l'existence du ressenti, mais pourquoi lui attribuer le rôle principal ?

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  24. Le problème difficile des sciences cognitives réfère au pourquoi (avantage adaptatif, évolutif) et au comment (les mécanismes causaux) du ressenti. Selon Chalmers, pour sortir du dogme matérialiste il faut aborder le ressenti dans la compréhension du naturalisme, soit ce qui appartient à la nature et l’être matériel. Puisque tous les phénomènes de l’Univers peuvent être expliqués par les 4 forces fondamentales (la gravité, l’électromagnétisme, l’énergie nucléaire forte et l’énergie nucléaire faible), le ressenti ne peut pas faire exception (en rejetant évidemment l’existence d’une 5e force).Le fait que le cerveau décharge, s’active avant que nous soyons conscient de prendre une décision vient-il secouer la notion de libre-arbitre? Et avec l’exemple des zombis de Chalmers, quel serait l’avantage adaptatif du ressenti (au sens phénoménologique)?

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  25. Qu’est-ce que la conscience? C’est intéressant quand même comme question. Puisque nous ressentons bel et bien, mais nous n’arrivons pas à rétro-ingénierie ce ressentis (problème difficile) comme on pourrait rétro-ingénierie un cœur (problème facile). En fait, le ressenti c’est l’état qui ressemble à quelque chose d’être dans cet état, que ce soit la peur, la colère, la tristesse, etc., mais l’endroit dans notre corps ou se situe cet état, ça on ne sait pas! Bien sûr, le cerveau semble l’endroit le plus évident, mais sans preuve, sans rétro-ingénierie on ne peut réellement le savoir. Chose certaine, c’est que sans le ressenti, l’éthique et la morale n’existeraient pas. C’est ce qui permet d’avoir un certain équilibre entre le bien et le mal, la douleur et le plaisir, la saveur et la souffrance, le luxe et la nécessité. C’est difficile de ne pas tomber dans un discours métaphysique/spirituel, mais si on pense à l’Horloger aveugle de Richard Dawkins c’est peut-être une bonne chose qu’on ne puisse rétro-ingénierie le ressentis. J’ai l’impression que tout ce que l’humain réussit à comprendre, il se l’approprie pour en faire son nouvel objet d’asservissement… Peut-être que si nous n’avions jamais compris que les animaux peuvent devenir du bétail, nous ne les aurions pas ainsi exploités…

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  26. Dans son texte intitulé « L’esprit conscient. À la recherche d’une théorie fondamentale », David J. Chalmers pose la question : « comment la matière grise peut-elle fabriquer la conscience? » Pour tenter de répondre à cette question il part du fait que la conscience n’a rien de physique, de matériel. « La conscience ne peut être réduite ni a des fonctions cognitives, ni aux états cérébraux qui réalisent habituellement les fonctions. » Et voilà que nous retrouvons le problème difficile du ressenti des sciences cognitives. En partant de nos capacités de connaissances implicites et de connaissances explicites (catégories qu’on peut apprendre de manière supervisée ou non-supervisée, alors que dans ce qui a trait des connaissances implicite, ce serait apprendre et faire les choses sans savoir comment on les fait), on trouve une dissociation entre la capacité à faire quelque chose, et la connaissance ou le ressenti de faire ce quelque chose. C’est ce ressenti de faire quelque chose, ce mystère de l'esprit conscient, que la recherche de David Chalemers tente de déconstruire par le biais d’une théorie fondamentale.

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  27. Chalmers affirme que la conscience ne peut pas être physique puisque deux êtres physiquement identiques peuvent ressentir des choses complètement différentes face à une même situation ; il doit donc y avoir quelque chose d’autre que la structure du cerveau ou que le fonctionnement biologique du corps humain qui entre en ligne de compte dans le ressenti. Les sciences cognitives, pour Chalmers, sont donc une façon lacunaire de rendre compte de la conscience et des « expériences » qu’elle rend possible. En effet, les méthodes des sciences cognitives - essentiellement matérialistes et réductionnistes, comme le dit l’auteur - permettent de comprendre des fonctions de la conscience (il cite en exemple l’apprentissage, la mémoire et l’attention), mais elles ne sont pas utiles pour comprendre « l’effet qui accompagne ces processus » (effet que je comprends comme étant le ressenti ; est-ce juste ?). Ce texte ramène une fois de plus vers le problème difficile - d’ailleurs je crois comprendre que c’est Chalmers qui, le premier, a fait référence aux concepts de problèmes facile et difficile. Les sciences cognitives permettent en quelque sorte d’avoir des « indices » sur la cognition, ses fonctions et certaines structures biologiques qui semblent intervenir dans ces fonctions. Ces indices viennent de la partie des sciences cognitives qui concerne le problème facile, c’est-à-dire qui tente d’expliquer certaines fonctions, mécanismes ou caractéristiques de la cognition en ayant recours aux méthodes scientifiques « traditionnelles » que sont l’expérimentation et l’observation. Dans le cas du problème facile, on peut espérer expliquer la « mécanique » des processus cognitifs (pour reprendre le terme utilisé sur le site « Le cerveau à tous les niveaux), donc leur fonctionnement. Malgré tout, il reste toujours (du moins à l’heure actuelle) un « trou » dans les connaissances sur la cognition (l’«explanatory gap» auquel fait référence Joseph Levine) ; c’est le problème difficile, soit l’idée que même si on arrive à élucider les liens causals qui existent entre les structures biologiques qui interviennent dans la cognition (neurones, nerfs, aires du cerveau, etc.), cela ne donnera pas plus d’information sur le ressenti (et sur « ce que ça fait d’être soi et de ressentir »). Pour plusieurs, il paraît inconcevable que le problème difficile puisse un jour être résolu ; c’est le cas de Chalmers, et aussi de chercheurs comme Pinker qui pensent que ce problème dépasse tout simplement les limites du cerveau humain.

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PLAN DU COURS

  ISC1000-20, hiver 2021:  Catégorisation, communication et conscience Heure:  mardi 18h00-21:00 Salle du cours: V-3430 Enseignant:  Stevan ...